Les castors de la Thyle


 

Savez-vous que Court-Saint-Etienne a l’honneur d’avoir été choisie comme lieu d’habitation par les castors ? L’un d’entre eux a élu domicile dans la Thyle, entre Suzeril et Faux.

 

Si cela vous amuse de partir sur leurs traces, empruntez le sentier 103 à partir Suzeril  et vous verrez une succession de signes qui ne trompent pas : des arbustes grignotés en forme de crayon, exactement comme dans Yakari. Des arbustes, mais aussi des arbres. Le dernier à avoir été attaqué par cet ambitieux animal est un saule de 4m50 de circonférence !

Consigne : mettez des bottes et n’emmenez pas la poussette.

 

Voici l’itinéraire :

Départ rue des Maçons, le long de la Thyle.
Vous passez sous la RN25 en contournant un de ses piliers et suivez le tracé du sentier que nous avons délimité par des branches.

Vous rejoignez le bord de la Thyle, passez un vieux pont de brique puis enjambez un petit ruisseau.

A partir de là, soyez attentifs ! Le sentier passe sous des sapins mais si vous allez un peu vers la droite avant ces sapins, vous aboutirez au garde-manger du castor. En observant la couleur du bois coupé, on peut déterminer si ces grignotages sont plus récents ou plus anciens.

 

Revenez sur vos pas, passez entre les sapins. Après le dernier sapin, tournez vers la gauche, vers la rivière : vous verrez le chemin qu’emprunte le castor pour sortir et rentrer dans la Thyle.

Après cela, vous pouvez faire un concours à celui qui trouve le plus d’arbres mangés : il y en a partout et de toutes les tailles. On voit aussi d’autres passages de sortie de rivière.
Un peu avant d’arriver à la prairie, regardez sur l’autre berge !

 

En principe, les castors mangent les feuilles et les petites branches des arbustes ou des sommets des arbres. Ils doivent donc faire tomber des arbres pour arriver à leur nourriture favorite. Mais l’arbre ne tombe pas toujours comme prévu, comme vous le voyez.

 

 

 Continuez votre chemin dans la prairie, en longeant la rivière et vous verrez bientôt pourquoi je dis que c'est un castor ambition !

Petite explication : en fin d’hiver, il n’y a plus de verdure à se mettre sous la dent et les réserves faites en automne sont épuisées. Alors les castors choisissent l’écorce d’un arbre tendre, par exemple, ce vénérable saule.

 

Où se trouve leur terrier ? Nous ne l’avons pas trouvé, mais peut-être serez-vous plus chanceux que nous. Nous avons bien trouvé un ancien terrier : c’est un trou, que nous avons signalé en plantant quelques branches mortes tout autour.

Une famille de castors est composée de Papa, Maman, le ou les grands nés l’année passée et le ou les petits nouveaux de l’année. Donc entre quatre et sept individus. Quand les jeunes ont deux ans, ils doivent partir conquérir un nouveau territoire : pas question de s’installer dans le domaine de ses parents. C’est ainsi qu’on en trouve maintenant dans la Thyle, à Court, Suzeril, Faux et Tangissart, ainsi que dans le Ry d’Hez. Il y en a aussi dans la Dyle.

Malheureusement vous avez très peu de chance de les apercevoir car ce sont des animaux qui dorment durant la journée. Puisqu’ils sont actifs la nuit, si nous passons sur leur territoire, nous ne les dérangeons pas. Le castor avait disparu de nos contrées depuis cent ans et a été réintroduit en 1998-1999  dans toute la Wallonie à l'initiative d'associations. Il est une espèce protégée : plus question de le transformer en chapeau !

Si vous voulez en savoir plus, regardez le beau documentaire qui se trouve à la Médiathèque: Le castor, les dents du fleuve, édition Montparnasse.

 

 

 

Vermeer, L’officier et la jeune fille,1657

L’officier porte le chapeau en castor,

typique du XVIIème siècle hollandais.

 

 

Isabelle Lamfalussy