SartMonde n°44


Sur nombre d’appareils il y a chez moi des voyants qui sont allumés jour et nuit, une goutte insignifiante d’énergie consommée. Mais voilà, nous sommes des milliards d’humains avec des milliards de voyants qui, ensemble, consomment un océan d’énergie.

 

Il y a mon smartphone qui, lui aussi, est allumé jour et nuit, 365 jours par an, et que je dois sans cesse recharger. Et il y a ainsi de par le monde des milliards de smartphones qui dévorent de l’énergie.

 

Je laisse souvent une lumière allumée dans une pièce de mon habitation alors que personne ne s’y trouve. Si je le fais pendant ne fut-ce que 10 minutes et que seulement un milliard de personnes en font autant, tout aussi inutilement, cela représente 167 millions d’heures de consommation d’énergie en pure perte. De quoi donner le vertige !

 

Quand j’ai froid, pour me chauffer j’allume ma chaudière qui brûle du mazout et quand j’ai chaud, je branche un ventilateur, si pas la climatisation, chaque moyen étant énergivore.

 

Utiliser un four, un réfrigérateur, un aspirateur, une télé, un rasoir, une foreuse et d’autres instruments, quoi de plus banal ! Mais aucun ne fonctionnera sans être branché sur une prise de courant ou sans avoir chargé sa batterie, sa pile !

 

A chaque seconde on produit un peu plus de 6.000 kg de pâte à papier dans le monde et les onze premiers mois de cette année la production mondiale a dépassé les 170 millions de tonnes (source : Conso Globe). La production de papier passe par plusieurs stades qui vont de l’extraction des fibres de cellulose présentes dans le bois des arbres pour terminer avec la transformation de la pâte en papier. Chaque stade consomme de l’énergie. Une quantité immense de papier est destinée à un usage éphémère, comme c’est le cas des papiers mouchoirs, des essuie-tout, de la publicité, des notes que l’on griffonne, des emballages. Le recyclage du papier consommera encore de l’énergie, tout comme sa destruction pure et simple.

 

Alors si seulement la moitié de l’humanité gaspille, comme moi, une seule feuille de papier Din A4 de 5gr, nous arrivons à un total de 18.750 tonnes de papier perdues avec toute l’énergie qu’elles ont consommée pour être produites. Et il est question d’une seule feuille gaspillée or nous sommes 7,5 milliards et utilisons des centaines de feuilles, notamment avec nos imprimantes . . .

 

L’énergie est essentiellement produite avec du charbon, du pétrole, du gaz et du nucléaire. Et la demande va croissant... D’où tout ce CO2 qui change le climat de notre planète.

 

Conclusion : il est grand temps que je prenne conscience que le salut de notre planète dépend des miettes d’économies que je réaliserai dans mon quotidien qui, ajoutées aux miettes des 7,5 milliards d’autres individus, représentent une montagne. De plus, ces miettes d’économies, en apparence, insignifiantes, finiront par être ce puissant levier qui va mener nos dirigeants à prendre des mesures structurelles qui s’avèrent de plus en plus urgentes pour sauver la planète.

 

Souvenons-nous du fait que notre planète terre est le fruit de milliards d’années d’évolution qui ont abouti à ces subtiles équilibres qui nous permettent d’exister. Respectons donc cet extraordinaire héritage et sortons de la civilisation du jetable. Admirons la grandeur et la beauté du cadeau que nous avons reçu. Soyons conscients de la puissance de nos miettes d’économies sans lesquelles notre planète ne survivra pas. Et il n’y aura pas d’arche de Noé pour nous sauver !

Force est de constater que, pour s’affronter, des grandes puissances choisissent souvent comme champ de bataille des pays qui présentent des faiblesses internes ce qui les laissent sans défense. Dans le cas du Yémen de telles faiblesses existent, comme les interventions externes du passé et les dissensions internes du présent. Quoi qu’il en soit, ce qui interpelle c’est que l’on puisse écraser impunément des populations civiles au point d’en venir à des milliers de morts, à des écoles, des hôpitaux et des patrimoines classés, écrasés sous les bombes. Actuellement l’ONU estime que la coalition menée par l’Arabie Saoudite accule, pas à pas, à la famine quelque 20 millions de civils, dont la moitié sont des enfants, en bloquant l’entrée dans le pays de denrées alimentaires, de médicaments et d’autres fournitures indispensables. Or, au départ, le Yémen est déjà un pays de peu de ressources et qui souffre souvent de la sécheresse. Certes, la coalition qui opprime le pays vient de permettre l’atterrissage d’avions apportant vivres et médicaments mais il s’agit là de quantités infimes par rapport aux besoins. Pendant ce temps, le blocus des ports est maintenu, empêchant l’arrivée de navires chargés de grandes quantités capables de soulager les besoins alimentaires et autres de la population. Un crime contre l’humanité en cours sous nos yeux !

 

Le Tribunal Pénal International vient de condamner à perpétuité Ratko Mladic pour le massacre à Srebrenica de 8.000 hommes et garçons, un massacre qualifié de génocide et de crime contre l’humanité. Alors acculer progressivement à la famine et à la mort quelque 20 millions de civils n’est-ce pas un crime d’autant plus grand. Et ces enfants squelettiques que les médias nous montrent, en garderont des séquelles, pour autant qu’ils survivent. Mais voilà, comme il y a beaucoup de pétrole du côté des oppresseurs, on se contente de protester sans pour autant agir.

 

Pendant ce temps, les Européens s’inquiètent d’une possible pénurie de . . . foie gras lors des fêtes toutes proches . . .

Les mers et les océans occupent 360 700 000 km² soit 70,71% de la surface du globe (510 100 000 km²), c’est dire leur importance dans nos vies. Aussi faut-il absolument lire le dernier ouvrage de Jacques Attali qui a pour titre ’’Les Histoires de la Mer’’. Le premier chapitre qui traite des aspects scientifiques mérite à tout le moins d’être parcouru pour se rendre compte de ce qui s’est passé pendant des milliards d’années d’évolution. Les chapitres suivants abordent entre autres : ‘‘Les premiers voyages humains’’ - ’’La conquête des mers’ - ’’ La globalisation maritime’’ - ’’La mer peut-elle mourir’’ - ’’Sauver la mer’’.

 

Et Jacques Attali de conclure en nous exhortant à prendre conscience du rôle de la mer dans la perpétuation de la vie et dans l’histoire de l’humanité. Ne plus être à son égard dans une attitude de consommateur mais de partenaire respectueux et émerveillé’’.

« Le monde est dangereux à vivre ! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire ». Albert Einstein

« Un sourire coûte moins cher que l’électricité mais donne autant de lumière ». Abbé Pierre

« Il faut des années pour faire pousser un arbre et quelques minutes pour l’abattre ». Un constat... Une leçon...