SartMonde n°45


Sans nous livrer à un bilan exhaustif et approfondi d’économiste ou de sociologue, voici, en vrac, quelques miettes significatives cueillies en 2017 selon le critère du verre à moitié vide et à moitié plein.

Pour la moitié vide :

Si, d’une part, on constate que les progrès accomplis dans le domaine de la santé font que l’espérance de vie augmente, d’autre part, la pauvreté dont souffre encore une grande partie de l’humanité, la pollution et les très nombreux conflits suppriment cette même vie.

Alors que la mondialisation touche toutes les nations et les conduit à l’unité dans la diversité, il y a des gouvernants frileux qui veulent s’emmurer dans des nationalismes désuets, ce qui revient à regarder l’avenir dans le rétroviseur.

Nous sommes connectés à tant d’intermédiaires numériques au point de finir par être dangereusement déconnectés de la réalité, une réalité qui nous touche très directement. Pendant ce temps les ’’big brothers’’ nous surveillent pour mieux nous contrôler.

Les achats en ligne, souvent pratiques, quand ils se généralisent, nous privent des contacts humains tout en nous soumettant aux choix du vendeur en ligne. Bref, une perte d’autonomie.

En rapport avec le football, il y a une Belgique qui a été ridiculisée aux yeux du monde entier par des dirigeants mesquins de sorte que Magritte aurait pu la peindre avec le sous-titre ’’ceci n’est pas un pays’’...

Le comble du ridicule et du gaspillage est atteint avec ces déménagements périodiques de Bruxelles à Strasbourg du Parlement Européen (quelque 3000 parlementaires et fonctionnaires), ce qui représente un coût annuel de plusieurs dizaines de millions d’Euros, alors que, pour satisfaire la France, d’autres institutions de prestige pourraient avoir leur siège à Strasbourg. L’argent ainsi économisé pourrait sauver des millions de vies s’il était investi dans des projets de développement capables de réduire les conséquences des sécheresses, des maladies causées par la consommation d’eaux polluées et d’autres causes de mort. Oui, c’est bien des millions de vies qui auraient déjà pu être sauvées car ce gaspillage dure depuis des années !

D’une part, c’est à coup de millions qu’on achète et rémunère des footballeurs et, d’autre part, ce sont des ouvriers, principalement asiatiques, réduits à ce qui ressemble fort à de l’esclavage, qui construisent un stade du Mondial 2022 (source : Amnesty).

La rentabilité économique est menée à des extrêmes au point de rejeter certains dans le chômage alors que d’autres sont menés au surmenage. La concentration de richesses en peu de mains va croissante, car l’argent appelle l’argent, or les millionnaires et les milliardaires n’ont, comme tout le monde, qu’une seule vie et qu’un seul estomac...

De manière accélérée, l’agriculture familiale disparait pour la simple raison que la concurrence des méga-exploitations et les prix trop bas imposés par les grands acheteurs ne permettent plus aux petits agriculteurs de survivre. Les terres font l’objet de placements de la part d’investisseurs qui veulent industrialiser l’agriculture en créant des méga-exploitations. Or la terre, notre mère nourricière, demande à être aimée et non à être convoitée comme objet d’investissement.

Le vieillissement de l’Europe se confirme. Les études deviennent de plus en plus exigeantes, puis vient la recherche d’un emploi dans lequel il faut exceller pour le conserver. De manière générale la vie tend à se compliquer et génère beaucoup de fatigue, quand ce n’est pas du ’’burnout’’. Les jeunes voyagent pour découvrir de nouveaux horizons et d’autres cultures. Le tout fait que la tendance est de fonder assez tardivement une famille.

Bien sûr, il ne s’agit là que de quelques miettes de bilan.

Passons au verre à moitié plein :

L’opinion publique s’éveille de plus en plus au fait que la nature est faite de subtiles équilibres qui la rendent à la fois puissante et vulnérable. Cette nature, dont nous avons hérité, est l’œuvre de milliards d’années d’évolution et non d’un clic, aussi nous faut-il la respecter.

Pour notre alimentation, nous commençons à favoriser les circuits courts, les petits producteurs, les fruits et légumes qui ont du goût, peu importe leur apparence. Et ce n’est pas une mode passagère mais bien un courant qui va s’amplifiant.

Dans nos villes encombrées et polluées, l e vélo commence à faire concurrence à la voiture.

 

Les pétitions en faveur de militants pacifiques et de journalistes injustement emprisonnés se multiplient et recueillent des centaines de milliers, parfois des millions, de signatures. Oui, de plus en plus les citoyens se mobilisent, ce qui se traduit par un partage croissant de l’exercice de la démocratie.

Le label «Commerce équitable » (Fair trade) apparaît de plus en plus souvent sur les étals, garantissant que le producteur a été raisonnablement rémunéré au lieu d’avoir été exploité, comme c’est encore trop souvent le cas.

De plus en plus d’économistes de renom nous disent que notre modèle socio-économique est à bout de souffle mais que l’évolution du monde et sa créativité nous permettent de réaliser un nouveau modèle qui respecte la planète et accorde la place voulue à la rentabilité humaine.

La démocratie, la vraie qui ne se limite pas à des élections périodiques, est en route. La mobilisation citoyenne, loin d’un phénomène passager, est une véritable lame de fond.

 

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Il alliait compétence et conviction, autorité et pédagogie, présence et discrétion, on pouvait le voir occuper les plus hautes charges et le croiser au supermarché (sic). Un modèle de gouvernant au service de son pays et de l’Europe. Merci Monsieur Maystadt !

« Le bonheur est un festin de miettes ». Jacques Faizant

« Tout bonheur qui ne peut se partager n'est pas le vrai bonheur »

Antoine Claude Gabriel Jobert

« Le bonheur n'est que le plaisir en petite monnaie, et nous ne voulons que les grosses pièces » Joseph Michel Antoine Servan

« Le vrai bonheur n’est pas d’avoir beaucoup de biens, mais de bien en profiter » Auteur non-identifié