Edito.


Edito.
Il y a peu, l’administration communale de Jette faisait un appel à bénévoles pour accompagner dans leur dernier voyage les défunts que l’on appelle « morts de la rue », c’est-à-dire ceux sans famille ou ami.

Cette initiative est louable et ajoutera un peu d’humanité aux funérailles « réglementaires » organisées par les administrations en pareilles circonstances. Elle met en exergue la problématique des personnes isolées. Des drames vécus à l’abri des regards, qui échappent aux actions, tant des services publics, que du tissu associatif.

Cette initiative interpelle car elle pose la question de la place des bénévoles dans notre société. Ces bénévoles sont-ils les représentants officiels d'une administration ou participent-ils à titre individuel et anonyme ? Quelle sera la cohabitation des bénévoles avec l'administration publique ? Les bénévoles ne risquent-ils pas, une fois le système mis en place, de se retrouver eux-mêmes isolés dans leur action ? Ceux-ci peuvent alors se regrouper en association. Une telle association survivra-t-elle durablement avec un tel projet ? Le projet doit-il alors être plus ambitieux ou doit-il composer avec des forces vives existantes : associations de solidarité, communautés religieuses ou laïques? A suivre.

Christian Pinon